La dinde de Noël

Louis, veuf septuagénaire, vit au fond d’un vallon sur un lopin de terre isolé entouré d’animaux qui lui vouent un profond attachement : chèvres, lapins, dinde, poules, chat, dinde, cheval, chien, dinde… une véritable cour des miracles. Tout ce petit monde vivait dans une parfaite harmonie, jusqu’au jour où Félicien le facteur et Jeannot le voisin ventripotent, profiteur et colporteur de ragots se mirent en tête de festoyer chez Louis pour la veillée de noël, avec une idée en tête bien précise… mais Louis avait plus d’un tour dans son sac !


Sept décades dans les artères et un veuvage avaient poussé Louis à se retirer au fin fond d’un vallon.

 

Plantée au pied de la montagne de Lance, une vieille bâtisse entourée de deux hectares de prairie et d’un potager constituait son éden. Entouré d’animaux familiers Louis y vivait de manière

simple.

Moustache épaisse et tendre, oeil vif et amical, pas alerte, sourire cousu aux lèvres, bonté chevillée au coeur, humour et facétie comme langues maternelles, la bonne humeur en guise de passeport et d’accueil, l’homme s’était rapidement fait adopter par les autochtones.
Deux acolytes hauts en couleur ressortaient du lot quotidien des visiteurs. Maigre comme une ficelle, Félicien facteur de son état, colportait ragots et nouvelles diverses. Le gros Jeannot, voisin joufflu, précédé par une double brioche, jouissait du triple statut de paysan, de rentier et de profiteur.


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